Histoire
Le nom de Senonches viendrait des vastes marécages sillonnés de cours d’eau (du latin « sanies-onn–ica »)
« onn » étant dérivé de « onno », cours d’eau.
La première indication date du IXème siècle dans le Polyptyque d’Irminon, abbé de St-Germain des Prés (Senoncha castrum), et le pays du Thimerais qui entoure la ville est cité sous le vocable de « Theodemerensis » dans une charte du Prieuré de St-Martin de Chamars qui date du XIème siècle. La première mention du château se trouve dans une charte du début du XIIème siècle, où Hugues II seigneur de Châteauneuf-en-Thimerais, confirme aux moines de St-Père de Chartres un don concernant l’église de Senonches et ses revenus ; cette charte confirme que c’est Hugues II qui fit construire ce château, à l’emplacement d’un précédent complètement ruiné, ainsi que les fortifications entourant le bourg; celles-ci restent visibles parallèlement à la rue de l’École (parc de la Pomme de Pin) et sous les remparts du château.
Le bourg fortifié de Senonches, entouré d’étangs et de forêts, se situait en zone frontière: frontière naturelle entre la Beauce et le Perche et frontière politique toute proche (sur l’Avre) entre le Duché de Normandie et le pays de France vers l’est. Ainsi, il participe à une ligne de défense, situé en troisième position derrière St-Rémy-sur-Avre et Brezolles.
Senonches, avec les seigneurs du Thimerais, a toujours soutenu la couronne de France. Nous n’avons pas de vestiges plus anciens que le Moyen Age, et la morphologie du bourg avec sa rue centrale, de même que la boucle du hameau de Laudigerie font immanquablement penser aux bourgades de défrichements si importants au XIIème siècle.
Les premières fortifications étaient de terre et restent visibles parallèlement à la rue de l’Ecole (parc de la Pomme de Pin) et sous les remparts du château. On peut aussi voir rue de Pontgouin, un reste de rempart qui cernait le bourg: Porte chartraine s’adossant à une ancienne tour du Manoir de Launay ? Ce point haut défendait la digue menant au centre du village et était surveillé par la tour du château. Plus tard cette digue (actuelle rue de Launay) a séparé deux étangs (Isle et Launay); elle comportait alors un moulin en contrebas. Il existait de même une Porte drouaise (rue Michel Cauty actuelle, près de la perception) et une Porte du Perche qui correspond au rétrécissement de la rue principale (n°37 rue L. Peuret).
La baronnie de Châteauneuf-en-Thimerais s’éteignit au XIIIème siècle et Senonches fut intégré au siècle suivant dans le Comté du Perche.
De la Renaissance à nos jours
Le château a perdu depuis le début du XVIIème siècle toute importance militaire, mais chaque époque a apporté bien sûr des modifications dans la structure et l’aspect du bourg. Jusqu’en 1525 Senonches fit partie des possessions des comtes du Perche devenus ducs d’Alençon. Après 1525, à la suite de problèmes d’héritages complexes, Senonches est détachée du Perche, et tombe dans les possessions d’une maison d’origine italienne, les Gonzague-Mantoue, bientôt ducs de Nevers. Les armoiries de la ville datent de cette époque: « d’argent à une croix patée de gueules, cantonnée de quatre aigles de sable membrées et becquées de gueules. Ecu soutenu par deux rameaux de chêne passés en sautoir à leur naissance. Timbré d’une couronne murale ». De ce temps datent aussi les premiers témoignages écrits sur les forges, les fours à chaux et les verreries (Haron); et aussi les noms de deux de nos étangs: Badouleau était régisseur des ducs de Mantoue, et Loiseau était une famille alors influente (un maître de forge en 1660). Suit de 1654 à 1667 l’intermède de la famille de Broglie. Puis, de 1667 à la Révolution de 1789, Senonches connaît des seigneurs très hauts placés, des familles Condé, Conti et enfin après 1770, le propre frère du roi Louis XVI, Monsieur, comte de Provence, du Maine, du Perche…Ces seigneurs ne devaient guère fréquenter le château de Senonches. Mais, sous leur impulsion ou celle de responsables locaux, beaucoup de choses se transforment :- le château est agrandi (toute la partie dite XVIIème siècle)
- le centre du bourg prend une grande partie de son visage actuel, vraisemblablement dans la période de Mlle de La Roche-sur-Yon (1719-1747)
- les verreries disparaissent, mais les activités métallurgiques sont alors florissantes, entraînant une grosse fabrication de charbon de bois nécessaire à l’alimentation des fourneaux.